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Islam et blasphème - Laïcité Aujourd'hui

Islam et blasphème

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Dans les pays arabes, où la religion est dominante, et souvent la seule autorisée, la loi découle de l’application rigoureuse des sourates du Coran : le blasphème est interdit et sévèrement sanctionné, notamment par la lapidation (Sourate 2 Verset 110). Il n’y a pas de presse libre, si bien que les délits et peines sont rarement connus. Il suffit qu’un mufti décrète une fatwa immédiatement exécutable pour que la sanction soit appliquée.

De très nombreuses sourates (le Coran compte 114 sourates et 6200 versets) règlent toute la vie d’un musulman : de sa soumission à Dieu, de ses devoirs et de ses rites, de sa vie en société, de ses rapports avec ses femmes et ses enfants, (Mahomet recommande 4 femmes... Et il avait une certaine expérience !), jusqu’au nombre de coups de fouets à donner à la femme pour expier une faute. Cette dernière mesure fut bien accueillie par les musulmanes, car dans la période pré -islamique il n’y avait pas de maximum...

Dans le Coran, il y a 500 versets qui ont un contenu juridique précisant les arguments coraniques, sans trop entrer dans les détails... Ce qui a donné lieu à des interprétations différentes selon les pays d’application, à travers les temps.

Le droit musulman repose sur le Coran, « le livre » par excellence des musulmans et la sunna, tradition prophétique. Le Prophète, dans la conception islamique, est une personne humaine qui a reçu « la Révélation », et de ce fait, se comporte en Prophète et en humain.
Il est dit que les textes composant le Coran sont paroles de Dieu transmises par l’archange Gabriel au Prophète. En fait, ils ont été rédigés à partir des collections personnelles écrites par les compagnons de Mahomet et rassemblés par Abû Kir, le premier calife. Des querelles de rédaction durèrent jusqu’au Xème siècle.

Dans le Coran, il y a autant de versets qui prônent la paix que de versets qui prônent la guerre. La religion islamique exige la propagation de ses « Vérités » à tous les égarés ; il s’agit en fait d’une obligation religieuse.
L’islam est expansionniste et ne souffre aucune concurrence pour réaliser le projet ultime : la « Ouma ».
Je ne vous citerai que deux versets qui appellent au Djihad ( la guerre sainte ) :
- Sourate 9, verset 29 « Faites la guerre à ceux qui ne croient pas en Dieu ni au jour dernier et à ceux des hommes des écritures qui ne professent pas la vraie religion. Faites-leur la guerre... »
- Verset 5 « Les mois sacrés expirés, tirez les idolâtres partout où vous les trouverez, faites-les prisonniers, assiégez-les et guettez-les dans toutes les embuscades... »

Souvent pauvre et peu éduquée, la grande majorité des populations (surtout les femmes, qui ne connaissent pas l’arabe littéral), est à la merci des imams qui prêchent dans les mosquées et interprètent des textes souvent ambigus, à leur manière, suivant leur origine ethnique et leur inclinaison politique. Dans l’islam, il n’y a pas d’institution qui légitime le magistère et rien n’empêche l’accès sauvage à la lettre, ce qui provoque maintes fois des désastres. Mahomet, Prophète et militaire (570 - 632) soumit toutes les tribus de la péninsule arabique très rapidement. Ses successeurs, dans la foulée, conquirent les pays bordant la Méditerranée (Alexandrie 642, Tripoli, Kairouan 670, Carthage 698, Tanger et Cordoue 711) et furent stoppés à Poitiers en 732. Après cette défaite, ils se replièrent sur l’Espagne et les pays islamisés. Ils furent chassés d’Espagne en 1492 par ce qu’on a appelé « la Reconquête ». Ils laissèrent derrière eux les vestiges d’une civilisation éclatante.

Une longue période de paix s’instaura, qui dura environ 6 siècles et pendant laquelle les musulmans pratiquèrent une religion très tolérante exclusivement basée sur la soumission à Dieu, le prêche, le discours, la fraternité, l’entraide - le prosélytisme ne devant se faire que par l’exemple de la rigueur morale de ses adeptes. Ce qu’on a appelé « l’utopie islamiste », dont témoignèrent les Européens vivant en Orient dont Antoine Gillard (1646 - 1714) dans son anthologie des maximes et des rites orientaux et Lady Mary Montagu, femme de l’ambassadeur d’Angleterre à Constantinople (en 1717 - 1718) qui, dans ses lettres, jugeait la situation ottomane plus positive qu’en Europe, surtout en ce qui concerne la tolérance religieuse.

C’est l’époque de la domination des peuples arabes musulmans sur le reste du monde , dans tous les domaines : de la science, des arts, des lettres, de la médecine et du commerce. Ce fut l’époque de la grande aventure scientifique que connaîtra la langue arabe, jusqu’au XVIème siècle. C’est alors que furent créés l’école astronomique de Bagdad, l’école de Samarkand (dont l’observatoire fut fondé en 1420) et l’observatoire d’Istanbul. C’est à Bagdad que furent inventés l’algèbre et les chiffres dits « arabes » que nous utilisons toujours.

Le calife Al’Manin accueillit les Sabéens ( tribu chrétienne nomadisant dans le désert ) (Sourate 2 verset 59. le Coran dit « Ceux qui judaïsent, les chrétiens et les Sabéens) qui apportèrent à l’islam des savants et traducteurs du grec.

Les Arabes découvrirent les textes d’Aristote, de Platon et la philosophie arabe connut son épanouissement avec « les méditations » d’Avicenne, grand médecin (980 - 1038), d’Averroès, qui vivait à Cordoue et laissa une œuvre importante dont « le discours décisif » qui approfondit la réflexion sur le rapport entre religion et philosophie, entre théologie et technique et plaida pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines de la vie (philosophique, politique et même chef de guerre et lia la libération des femmes à leur participation à la production pour leur épargner la dépendance financière...!) Cela fut écrit par un musulman au XIIème siècle...
Dans un large courant de pensée qui dura du XXème au XVIIème siècle, les idées ont circulé du grec à l’arabe, puis à l’hébreu jusqu’aux langues vivantes européennes.

Mais au XVIIème siècle, le monde islamique n’est plus créateur de sciences et commence un long processus qui va le conduire en état de faiblesse dans sa confrontation avec le protagoniste européen. Pourquoi ?

Du XIème au XVIèmé siècle, le centre mondial de civilisation se concrétisa entre Bagdad et Le Caire. Mais la capitale du monde émigra vers l’Europe, se fixa d’abord à Gênes, Venise puis s’écarta du monde islamique pour s’installer à Amsterdam au XVIIIème siècle, à Londres au XIXème puis à New - York au XXème.

A la fin du XVIIIème siècle, avec l’expédition de Bonaparte en Egypte (1798), les musulmans commencèrent à comprendre qu’ils n’étaient plus à la hauteur de l’Occident. Un tel écart a conduit nombre de pays musulmans à être colonisables : ils furent colonisés...
Le sujet islamique se revendiquait supérieur, ou au moins l’égal de l’occidental, adversaire séculaire, parfois partenaire au gré de la conjoncture (n’oublions pas que les croisades sont passées par là).

Dès lors, face à l’occidental, va naître chez l’Arabe comme chez le musulman ce que Nietzsche a appelé « le Ressentiment » (La généalogie de la morale). Ainsi, le sujet islamiste va peu à peu devenir l’homme du non, celui qui refuse et qui accumule la haine en attendant l’heure de la vengeance.

Ce ressentiment, jamais Abd - El - Kader ne le connut. Combattant les Français en Algérie de 1830 à 1847, fait prisonnier, incarcéré en France, libéré par Napoléon III et exilé en Orient en 1852, il se fixa à Damas, en 1860. Lorsque les musulmans de cette ville s’attaquèrent aux chrétiens, il réunit ceux-ci dans la citadelle. Des centaines de réfugiés affluèrent. Il fit seller son cheval, revêtit sa cuirasse et son casque et, sabre au clair, chargea les séditieux en criant : « C’est ainsi que vous honorez votre Prophète ! Honte à vous ! Je ne vous abandonnerai pas un seul chrétien, ce sont mes frères ! »

Le spectaculaire attentat du 11 septembre à New York, commis par les islamistes et qui a touché au cœur les Etats-Unis, constitue le point d’orgue de cette longue période d’une série d’actes terroristes qui ont suivi une courbe ascendante en passant par le retour de Khomeiny en Iran en 1979, et l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques.

Il est urgent de suivre le parcours d’une telle genèse qui a produit des monstres et transformé une tradition fondée sur le principe de vie en une lugubre course vers la mort ; des monstres qui ne sont pas guéris de la blessure que ressentent les musulmans d’être passés de l’état de dominant à celui de dominé, cantonné dans un statut d’exclus. C’est enfin la façon qu’a l’Occidental, et de nos jours l’Américain, d’exercer son hégémonie dans la plus totale impunité.

A l’instant même où les deux tours s’effondraient sous les yeux du monde, des télévisions montrèrent des scènes de liesse en Palestine et au Liban. Les Arabes musulmans qui rêvent de restaurer l’hégémonie de l’entité à laquelle ils appartiennent, venaient de retrouver une partie de leur fierté : ils avaient démontré aux yeux du monde entier qu’ils pouvaient frapper au cœur les symboles de puissance des égarés de Dieu.

J.Z. pour la réunion du mercredi 7 juin 2006.

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